Lorsque Alistair King a eu l’occasion de reprendre ses études à la trentaine, cet ancien professionnel des relations publiques et de la communication a choisi de devenir enseignant.

« Une grande partie de mon travail consistait à essayer de changer l’opinion publique et de faire paraître les choses meilleures qu’elles ne l’étaient », explique-t-il. « Je voulais faire quelque chose de différent, qui aide les gens. »

C’est un sentiment d’espoir et le désir d’améliorer le monde qui l’ont conduit à l’enseignement. « Je crois que le fait d’avoir ces petites interactions avec des jeunes, qui feront de meilleurs choix à l’âge adulte, est le moyen le plus puissant d’avoir un impact positif sur le Canada », explique King. 

Aujourd’hui, cela faut sept ans qu’il enseigne les sciences sociales, la philosophie, l’économie et les sciences politiques à des élèves de la 10e à la 12e année de l’école secondaire Dover Bay, à Nanaimo, en Colombie-Britannique. 

Alistar King est passionné par les sujets qu’il enseigne, au point qu’il a fait voir le jour à un cours d’études politiques pour les élèves de 12e année de son école. D’ailleurs, on pourrait qualifier son approche de philosophique. 

« La citoyenneté est l’objectif principal pour moi en tant qu’enseignant, et je pense que, de manière générale, c’est l’objectif de l’éducation », déclare-t-il. « Nous voulons être des citoyens actifs qui essaient d’améliorer l’endroit où nous vivons. Et pour ce faire, il faut posséder certaines compétences, être capable de parler, de penser, de réfléchir et de communiquer. »

Il adopte une vision holistique de la citoyenneté, dans laquelle il regroupe les médias, la culture numérique, le gouvernement et la démocratie. Il croit fermement aux liens qui unissent ces thèmes entre eux et les intègre dans son enseignement. 

Depuis qu’il a commencé à enseigner, King a organisé le programme du Vote étudiant pour toutes les élections fédérales, provinciales et municipales, obtenant un taux de participation de 50 % dans une école de 1 600 élèves, alors que la participation au programme était entièrement facultative. 

Selon son collègue Adam Barron, « cet exploit en dit long sur sa capacité à motiver et à impliquer les élèves dans le processus démocratique ».

Pour le Vote étudiant, King organise des forums de discussions ouverts à tous les partis où les candidat.e.s s’expriment et débattent devant l’école afin d’aider les élèves à mieux comprendre les enjeux et à découvrir les personnes qui se cachent derrière les candidat.e.s.

En dehors des périodes électorales, King invite également des représentant.e.s en classe. Il n’est pas rare que ses élèves aient l’occasion d’interagir avec leur député.e provincial, leur député.e fédéral, leur maire.sse ou d’autres représentant.e.s officiel.le.s. 

Ses élèves de 10e année ont récemment pu présenter au maire leurs idées pour améliorer la ville de Nanaimo dans le cadre d’un projet d’enquête sur l’action politique. « La grande question que j’ai posée était : “Dans quel genre de ville voulez-vous vivre? Ils ont ensuite développé une idée et créé une présentation », explique King. « C’était vraiment passionnant pour eux. Nous faisons des variantes de ce genre pour toutes les classes. »

Être capable d’analyser, de comprendre et de réfléchir sur les informations qu’ils reçoivent, il n’y a pas plus important que cela.


King utilise toute une série de programmes de CIVIX et considère que CTRL-F est particulièrement nécessaire. « Ce que je constate, c’est que les jeunes, en général, ne croient pas ce qu’ils découvrent en ligne, mais qu’il y a aussi beaucoup d’informations véritables en ligne », explique-t-il. 

« Être capable d’analyser, de comprendre et de réfléchir sur les informations qu’ils reçoivent, il n’y a pas plus important que cela, selon moi. Cela se traduira par de meilleures décisions dans les urnes.»

King s’inquiète des divisions sociales croissantes et des problèmes qu’il rencontre en cas de désaccord respectueux. Élevé par des parents qui n’étaient pas d’accord sur la politique, King raconte qu’en grandissant, sa maison était pleine de débats animés, d’un genre qu’il est plus difficile de trouver aujourd’hui.

« Les gens sont tellement éloignés les uns des autres qu’il n’y a pas d’espace pour parler des choses », dit-il. « Les jeunes pensent que soit vous êtes un marxiste autoritaire, soit vous êtes un Adam Smith du marché libre. Et bien sûr, nous ne sommes pas comme ça »

Il souhaite aider les élèves à découvrir que les gens et les partis politiques ne sont pas aussi éloignés les uns des autres que nous le pensons, et cherche à les aider à communiquer de manière respectueuse sur des questions politiques. « Nous devons nous parler en tant qu’êtres humains, trouver un terrain d’entente ou convenir que nous ne sommes pas d’accord et nous respecter mutuellement pendant que nous le faisons. »

En Bref

NOM: Alistair King

LIEU: Naniamo, Colombie-Britannique

ANNÉES SCOLAIRES ENSEIGNÉES: 10e à la 12e année

MATIÈRES ENSEIGNÉES: sciences sociales, philosophie, économie et sciences politiques

NOMBRE D'ANNÉES D'ENSEIGNEMENT: 6

NOMBRE D'ANNÉES IMPLIQUÉES AUPRÈS DE CIVIX: 6

PROGRAMMES DE CIVIX MIS EN ŒUVRE: Vote étudiant, Consultations budgétaires auprès des élèves, Salut l’élu.e, CTRL-F, ParlonsPoli et les Camps de la démocratie.

MOTIVATION PRINCIPALE: « Inspirer les jeunes à devenir actifs dans leur propre vie. S'ils sont actifs dans leur propre vie, ils rendent leur monde légèrement meilleur qu'il ne l'était auparavant. Si tout le monde s'y met, nous finirons par avoir ce grand changement. »