Stuart Mutch s’efforce d’engager ses élèves en classe et sur le terrain. L’enseignant ontarien a trouvé sa place en éducation il y a 21 ans, alors qu’il entraînait des jeunes lors d’activités sportives. « À bien des égards, enseigner, c’est aussi entraîner », explique-t-il. « C’est ainsi que j’ai commencé à m’intéresser à l’enseignement. »
Aujourd’hui, Mutch enseigne principalement l’histoire du Canada, l’éducation civique et la politique, tout en étant encore à ce jour entraîneur de football et de baseball. Selon lui, ce deuxième rôle crée une dynamique différente avec les élèves.
« Ce qui est formidable quand on est entraîneur, c’est que l’on peut voir les jeunes dans un autre contexte et établir une relation avec eux d’une manière différente. Parfois, il y a des élèves qui sont difficiles en classe, mais quand on les voit sur le terrain de football, c’est tout à fait différent. »
En classe, Mutch privilégie une approche participative de l’éducation à la citoyenneté, et c’est ce qui l’a initialement attiré vers le programme Vote étudiant. D’ailleurs, ses élèves et lui ont participé à la toute première édition du programme d’élections parallèles il y a 20 ans.
« Lorsque j’ai commencé en 2003, tout était déjà là », dit-il à propos des ressources du Vote étudiant. « Aujourd’hui, lorsque je parle de ce programme à de nouveaux enseignants, l’un de mes arguments de vente est que c’est simple. Et un autre de mes arguments est que c’est authentique. Vous pouvez impliquer les jeunes dans le processus électoral en le faisant vivre, plutôt qu’en le leur racontant. »
Les répercussions sont significatives.. « La citoyenneté est une habitude, et plus tôt nous créons cette habitude, plus il y a de chances que les jeunes s’engagent, pas seulement en votant, mais en s’impliquant dans les enjeux civiques lorsqu’ils deviendront adultes. »
Depuis cette première année, Mutch a vraiment développé le programme de vote des élèves à l’école secondaire Saunders. Bien que l’école compte quelques 2 100 élèves, il préfère adopter une approche « qualité avant quantité » quand il s’agit du Vote étudiant.
« Mes élèves de 12e année organisent de courtes présentations dans différentes classes pour parler des candidats, des enjeux et de l’élection », explique-t-il. « Nous commençons par essayer de toucher toutes les classes de 10e année, car elles suivent toutes des cours d’histoire et d’éducation civique. Par la suite, nous nous adressons aux classes de 11e et de 12e année. Nous aspirons à un vote éclairé plutôt qu’à un vote de masse. »
Au fil des années, Mutch est devenu un acteur important de CIVIX. Il a contribué à la consultation sur les ressources des différents programmes de CIVIX, étant donné qu’il utilise tous nos programmes dans son enseignement. « Les programmes comme Salut l’élu.e, Vote étudiant et CTRL-F sont très importants, parce qu’ils font appel à différents styles d’apprentissage dans la salle de classe, ce qui, à mon avis, est primordial. »
La citoyenneté est une habitude, et plus tôt nous créons cette habitude, plus il y a de chances que les jeunes s’engagent, pas seulement en votant, mais en s’impliquant dans les enjeux civiques lorsqu’ils deviendront adultes.
À l’heure actuelle, le programme qui l’enthousiasme le plus est CTRL-F, qui aide les élèves à apprendre à évaluer les informations en ligne. « Je trouve cela très utile dans l’environnement des médias sociaux dans lequel ces jeunes vivent aujourd’hui », explique-t-il. « La désinformation et la mésinformation constituent toujours une menace réelle et certaines des choses que les jeunes entendent et répètent sont vraiment inquiétantes. »
Les compétences acquises dans le cadre du programme CTRL-F sont puissantes, croit-il, en raison de leur simplicité. « Vérifier les sources est littéralement une astuce qui ne prend que 30 secondes. Il suffit de jeter un courp d’œil à Wikipédia pour obtenir une réponse. »
L’impact de l’enseignement de ces compétences aux élèves est évident. « Cela fait prendre conscience que nous devons tous être responsables de ce que nous intériorisons », déclare Mutch. « Si nous n’identifions pas la désinformation, non seulement nous en sommes affectés, mais si nous la partageons, elle se perpétue. Il s’agit d’être un citoyen responsable envers soi-même et envers les autres. »
Les élèves de Mutch sont motivé.e.s par le matériel pédagogique et les apprentissages qu’iels font se reflètent dans les sondages rétroactifs. « Beaucoup, sinon la majorité, citent CTRL-F comme leur partie préférée du cours ou celle qui leur a le plus appris », déclare-t-il. « Je pense que certains sont réellement choqués par l’ampleur de la désinformation et par la facilité avec laquelle il est possible de l’accepter comme une vérité au lieu de réfléchir de manière critique et de vérifier rapidement les faits. »
La citoyenneté informée est un élément clé de la citoyenneté globale, et Mutch estime qu’il est essentiel de présenter aux élèves un large éventail de thèmes et de perspectives pour les aider à participer à la vie démocratique.
« En tant qu’enseignants, nous avons l’occasion d’aider les enfants à s’engager, à apprendre et à s’impliquer dans le processus », croit-il. « Même s’il ne s’agit que d’une petite partie, nous pouvons contribuer à améliorer l’engagement civique dans notre communauté ou dans notre pays en exposant les enfants à un grand nombre d’activités et d’idées différentes. »
En Bref
NOM: Stuart Mutch
LIEU: London, Ontario
ANNÉES SCOLAIRES ENSEIGNÉES: 10e à la 12e année
MATIÈRES ENSEIGNÉES: Histoire, Citoyenneté, Politique, Droits
NOMBRE D'ANNÉES D'ENSEIGNEMENT: 21
NOMBRE D'ANNÉES IMPLIQUÉES AUPRÈS DE CIVIX: 20
PROGRAMMES DE CIVIX MIS EN ŒUVRE: Vote étudiant, Consultations budgétaires auprès des élèves, Salut l’élu.e et ParlonsPoli
MOTIVATION PRINCIPALE: « La possibilité d’aider les jeunes à s’engager, à apprendre et à s’impliquer. Il y a tant de façons de les impliquer et de leur donner des compétences qu’ils emporteront avec eux après avoir quitté l’école. »