Laura McCarron, enseignante à la Fredericton High School, est passionnée par les sciences humaines, et ce, depuis son tout premier jour en tant qu’enseignante, il y a 22 ans.
« Pour moi, les sciences humaines sont essentielles, parce qu’il est question de la citoyenneté », dit-elle. « Nous vivons en société, et pour que ce soit efficace, il faut que nous travaillions constamment les uns avec les autres. »
McCarron démontre son dévouement pour cette matière à bien des égards, notamment par son approche, son leadership et son désir de collaborer avec autrui.
Elle est persuadée que le fruit d’un travail d’équipe entre enseignant.e.s est la meilleure chose qu’iels puissent offrir aux élèves. « Si je travaille avec une communauté d’enseignants, nous pouvons produire des ressources phénoménales pour les élèves », dit-elle. « J’ai toujours été convaincue par l’approche du travail d’équipe. »
D’ailleur, McCarron fait partie de divers réseaux d’enseignant.e.s dans lesquels elle partage des ressources intéressantes, dont celles de CIVIX, qu’elle apprécie particulièrement pour leur facilité d’utilisation et leur adaptabilité.
Lorsque CIVIX a lancé son programme d’éducation aux médias numériques, CTRL-F, en tant que projet pilote en 2020, elle et deux de ses collègues ont été parmi les premier.ère.s enseignant.e.s à tester les nouvelles ressources de vérification des faits en ligne. « J’ai tout de suite été en mesure d’en voir les bénéfices », se remémore-t-elle.
McCarron considère la technologie à la fois comme un défi et un outil en matière d’éducation à la démocratie. D’une part, les jeunes deviennent dépendant.e.s de leur appareils électroniques, un problème qui se doit d’être abordé, mais, d’une autre part, ces mêmes appareils ont également le potentiel de promouvoir une citoyenneté informée en donnant aux élèves un accès à des informations qu’iels n’auraient pas eu autrement.
« Le type de discussions que j’ai avec mes élèves me montre qu’ils ont un certain niveau de compréhension, étant donné qu’ils ont un accès immédiat à l’information », explique-t-elle. « S’ils ont les compétences nécessaires pour utiliser la technologie de manière appropriée, il n’y a pas de limite au niveau de discussion que nous pouvons avoir en classe. »
Selon McCarron, l’une des pièce maîtresse de ce casse-tête est le programme CTRL-F, qui aide les élèves à trouver des sources crédibles en ligne. Le matériel pédagogique du programme s’intégrant habilement au programme d’anglais de 9e et 10e année du Nouveau-Brunswick, McCarron et ses collègues ont incité les enseignant.e.s d’anglais de leur école à l’utiliser.
Lorsque le Nouveau-Brunswick a décidé de créer un nouveau cours d’éducation civique de 10e année axé sur le monde numérique, McCarron, aussi représentante de la province dans le Réseau pour l’enseignement des sciences sociales du Canada, a participé à une consultation avec le ministère de l’éducation et a soutenu l’inclusion de CTRL-F dans le nouveau programme d’études.
« Je pense que le chemin que nous avons parcouru est formidable », affirme-t-elle. « Du partage des ressources de CIVIX d’un enseignant à l’autre à leur intégration dans l’un de nos programmes d’études. Maintenant, les enseignants peuvent aller directement à la source. »
McCarron utilise les ressources de CIVIX depuis qu’une collègue lui a fait découvrir le programme du Vote étudiant en 2004. Peu après, elle a organisé le programme pour l’élection suivante et pour presque toutes les élections depuis 2006.
Le Vote étudiant fait toute la différence. C’est bien plus que le simple fait de voter. Il s’agit de s’informer sur les enjeux et d’en discuter.
Avec ses 2 200 élèves, la Fredericton High School est la plus grande école secondaire du Canada atlantique et tous.tes ses élèves participent au Vote étudiant. « On leur présente les candidats, un jour, par exemple. Un autre jour, ils testent la boussole électorale, puis le suivant, ils écoutent un débat. »
Entre-temps, ses groupes d’élèves aident à créer du matériel électoral à partager avec l’école et apprennent à organiser l’élection. Ses élèves assistent aussi à l’assemblée générale de l’école où les candidats viennent répondre à leurs questions.
« Le Vote étudiant fait toute la différence. C’est bien plus que le simple fait de voter », déclare McCarron. « Il s’agit de s’informer sur les enjeux et d’en discuter. Les élèves examinent comment leurs valeurs s’alignent avec les différentes idéologies et se posent des questions clés, comme “Quel parti correspond le mieux à mes valeurs?”, “Quels sont les enjeux qui me sont prioritaires?” ou “Quels sont les impacts de ces enjeux sur moi, en tant que citoyen?”. »
Les années où il n’y a pas d’élection, McCarron organise des simulations électorales au cours desquelles les élèves créent leur propre parti, élaborent un programme basé sur leur vision, puis les élèves de 9e et 10e année, qui étudient le gouvernement canadien, votent lors d’une élection.
Les élèves de McCarron participent également à un large éventail d’activités d’apprentissage par l’expérience. Entre autres, iels prennent part à des campagnes d’écriture de lettres ouvertes et tiennent des simulations de débats populaires où iels jouent le rôle de député.e.s débattant au sujet d’un nouveau projet de loi visant à réglementer l’utilisation des téléphones portables dans les salles de classe.
« Je crois que la meilleure façon de comprendre est d’expérimenter », explique McCarron au sujet de son approche de l’éducation à la citoyenneté. « Les simulations, les scénarios et les débats sont de formidables moyens de montrer que l’on ne fait pas cela uniquement en classe, et que c’est ainsi que l’on s’engage dans la citoyenneté au sein de la communauté élargie dans laquelle on vit. »
En Bref
NOM: Laura McCarron
LIEU: Fredericton, Nouveau-Brunswick
ANNÉES SCOLAIRES ENSEIGNÉES: 9e, 11e et 12e année
MATIÈRES ENSEIGNÉES: Études sociales, histoire et sciences politiques
NOMBRE D'ANNÉES D'ENSEIGNEMENT: 22
NOMBRE D'ANNÉES IMPLIQUÉES AUPRÈS DE CIVIX: 19
PROGRAMMES DE CIVIX MIS EN ŒUVRE: Vote étudiant, Consultations budgétaires auprès des élèves, CTRL-F et ParlonsPoli
MOTIVATION PRINCIPALE: « L’engagement des élèves. Les moments où les élèves reconnaissent le pouvoir qu’ils ont de contribuer à la communauté — locale ou autre — et où ils s’impliquent dans l’action politique. »