Noémie Gagné enseigne à New Richmond, une petite municipalité située sur la côte sud de la péninsule gaspésienne au Québec. Elle a grandi dans une ville d’environ 3 500 habitant.e.s et enseigne aujourd’hui dans la même école qu’elle a fréquenté lorsqu’elle était plus jeune. « C’est mon école. Je viens du village ici, j’ai fait mon primaire dans cette école, ainsi que mes stages. »

L’école le Bois-Vivant est la seule école francophone de New Richmond et accueille des élèves du préscolaire à la deuxième année du secondaire. Gagné y enseigne l’histoire et la géographie aux élèves de première et de deuxième secondaire et fait de l’éducation à la citoyenneté une de ses priorités. 

Ses élèves proviennent autant de milieux francophones ou anglophones que de la communauté Mi’kmaq avoisinante. Certain.e.s ont des besoins particuliers et d’autres apprennent le français. Quels que soient les besoins ou les origines de ses élèves, Gagné s’assure que tous.tes jouent un rôle actif dans chacun de ses projets d’éducation civique. 

Elle pense que, dans sa classe comme dans la société, tous les individus ont leur place et il faut les respecter. « Ils font tous partie de notre société, puis ils doivent comprendre comment notre société fonctionne. »

Gagné aime sincèrement sa profession. « Depuis aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours voulu être enseignante. Ma grand-mère était enseignante, puis je jouais à être enseignante quand j’étais petite. » Son enthousiasme n’a pas faibli, même après 11 ans de travail. Voir l’impact positif qu’elle peut avoir sur la vie de ses élèves alors qu’iels grandissent et deviennent de jeun.e.s citoyen.ne.s bienveillant.e.s, actif.ve.s et informé.e.s est sa principale source de motivation.

« C’est l’occasion pour les enseignants impliqués dans mon école de tisser des liens et de se rassembler autour d’une activité commune. Cela permet aussi aux élèves d’en apprendre davantage sur la politique en général et de s’impliquer. »


C’est en s’inscrivant au Vote étudiant en 2015 qu’elle a découvert CIVIX. Depuis, elle a organisé le Vote étudiant pour chaque élection fédérale afin de rassembler la communauté de son école et d’engager les élèves dans le processus démocratique. « C’est l’occasion pour les enseignants impliqués dans mon école de tisser des liens et de se rassembler autour d’une activité commune. Cela permet aussi aux élèves d’en apprendre davantage sur la politique en général et de s’impliquer », explique-t-elle. 

L’an dernier, Gagné a commencé à utiliser ParlonsPoli, le programme de discussion constructive de CIVIX, qui est rapidement devenu son favori. Elle s’efforce de mettre ses élèves au défi et ParlonsPoli l’aide à le faire en favorisant les discussions constructives sur des sujets qui peuvent être controversés.

L’utilisation des animaux dans les expériences médicales, un sujet chaud, a fait l’objet d’une discussion animée et réfléchie dans sa classe. Gagné a pu faire le lien entre ce sujet polémique et l’expérience personnelle de ses élèves. L’un de leur camarade de classe a lutté contre la leucémie pendant plusieurs années et a pu vaincre le cancer grâce à certains traitements découlant de cette méthode de recherche. Bien que plusieurs de ses élèves soient profondément attaché.e.s au bien-être des animaux, iels ont dû prendre en considération les traitements médicaux qui ont été mis au point grâce à ces expériences et qui ont permis de sauver des vies.  « Personne n’était capable de prendre position. Finalement, ils sont sortis de la classe avec la goutte du bord du front parce qu’ils étaient soumis à une question pour laquelle c’était trop déchirant de répondre. »

Pour Gagné, les discussions constructives sont au cœur de l’éducation à la citoyenneté. « Pour  pouvoir former un citoyen qui, à la fois va être à l’affût de la démocratie, mais aussi des autres personnes qui sont autour de lui, il faut porter nos enfants à comprendre le monde qui les entourent, à être bienveillants, puis à être ouverts d’esprit. Même si nous ne connaissons pas toutes les informations, si nous sommes capables de les accueillir avec ouverture d’esprit, je pense que cela fait de nous de bons citoyens. »

Alors que son objectif est d’aider ses élèves à devenir plus actif.ve.s et informé.e.s, Gagné considère que leur participation à des programmes d’éducation civique permet de mettre sur un pied d’égalité les élèves ayant différents niveaux de compétence. 

« Quand on arrive dans des débats comme avec ParlonsPoli ou Vote étudiant, il n’y a plus de différence sur leur niveau de scolarité ou leur capacité [d’apprentissage], ça fait appel à une autre partie d’eux», explique-t-elle. « C’est comme s’ils n’avaient plus de limites et que les différences entre eux étaient beaucoup moins marquées. »

En Bref

NOM: Noémie Gagné

LIEU: New Richmond, Gaspésie, Québec

ANNÉES SCOLAIRES ENSEIGNÉES: 1ère et 2e secondaire

MATIÈRES ENSEIGNÉES: Histoire et la géographie

NOMBRE D'ANNÉES D'ENSEIGNEMENT: 11

NOMBRE D'ANNÉES IMPLIQUÉES AUPRÈS DE CIVIX: 9

PROGRAMMES DE CIVIX MIS EN ŒUVRE: Vote étudiant, ParlonsPoli, CTRL-F, Camp de la démocratie

MOTIVATION PRINCIPALE: « Le fait de faire une différence au quotidien avec les élèves, leur apporter quelque chose de positif et leur donner les outils nécessaires pour devenir des citoyens bienveillants et informés. »